Dans “Charlie Liberté – Le journal de leur vie” (Les échappés), Riss rend hommage aux victimes de l’attentat de janvier 2015 contre Charlie Hebdo, dressant le portrait des dessinateurs Cabu, Charb, Honoré, Tignous, Wolinski, de la psychologue Elsa Cayat, du correcteur Mustapha Ourrad, de l’économiste Bernard Maris ainsi que du webmaster Simon Fieschi, grièvement blessé dans l’attentat et retrouvé mort en octobre 2024. “On l’a rajouté dans le livre parce qu’il y avait sa place, il fait partie de cette histoire-là“, explique Riss.
Montrer leurs vies, leurs talents
Pour cet ouvrage, Riss a écumé les cartons à dessins de ses anciens collègues afin de “montrer ce qu’ils faisaient avant Charlie et autour de Charlie”. “Ils avaient un talent très large, plus large que Charlie“, note l’actuel directeur de la publication de “Charlie Hebdo”. “C’était aussi des pédagogues, pas que des dessinateurs satyriques“, relate Riss qui souhaite lui aussi “enseigner le goût du dessin” aux jeunes générations.
Lutter contre l’oubli
Dix ans après l’attentat, Riss remarque qu’il est “difficile de lutter contre l’oubli des faits“. “On est passé d’un événement d’actualité à un événement historique donc il faut le transmettre comme un événement historique, utiliser les bons mots et ne pas se laisser submerger par ses angoisses”, explique le dessinateur. Charlie Hebdo lance également un grand concours international de caricatures sur les religions #RireDeDieu, jusqu’au 15 décembre.
Aujourd’hui, Riss se sent “en sécurité mais prudent, lucide“. “Depuis dix ans, on a toujours fait comme si ça pouvait recommencer, il ne faut pas être naïf, il y a toujours des gens qui peuvent chercher à nous nuire“, indique le directeur de la publication de “Charlie Hebdo”.