When businesses house homeless people

When businesses house homeless people
When businesses house homeless people

Direction dans le Maine-et-. Plus précisément au siège de l’Ademe. Depuis, près d’un an, l’agence pour la transition écologique accueille chaque nuit une personne sans abri dans ses bureaux. Teklay, un Erythréen de 41 ans, a été le premier à en bénéficier pendant six mois.
L’agence a équipé une pièce d’un lit escamotable, à proximité d’une salle de douche et d’une cuisine. “En semaine, j’avais accès à ma chambre de 18h à 8h. Le samedi et le dimanche, je pouvais y rester en continu”, raconte Teklay à Ouest-.
“Cette opération fait sens et nos salariés sont très fiers”, m’a confié le directeur du site. D’ailleurs, l’Ademe accueille actuellement son 3ème invité.

Une initiative qui n’est pas isolée…

Mieux, elle se développe. C’est l’association “Bureaux du cœur”, fondée à en 2020 qui en a eu l’idée, simple : “Mettre à disposition d’une personne en situation de précarité, pendant la nuit et le week-end, un espace au sein des bureaux d’une organisation, comprenant un coin nuit, un coin cuisine, une armoire, des sanitaires et, idéalement, une douche.”
Aucune contrepartie financière, de service ou de conciergerie n’est demandée. Mais les invités ont une obligation de suivi social, de respect des horaires, l’interdiction de s’alcooliser, de recevoir des amis ou d’amener des animaux.
“L’idéal est que l’invité rentre le soir avant le départ des salariés, ce qui permet des échanges pour une meilleure intégration”, m’explique-t-on aux Bureaux du cœur. Le matin, il doit être prêt avant l’arrivée des premiers collaborateurs avec qui il partage un moment d’échange autour d’un café.

Le mot “invité” a son importance…

Bureaux du cœur ne parle pas de “bénéficiaire”, mais bien “d’invité”, signe de cette solidarité, qui nécessite des aménagements dans les entreprises. Pour ces étudiants en situation de pauvreté, ces femmes victimes de violences ou ces personnes en insertion professionnelle, cet hébergement individuel de trois mois, renouvelable, est un tremplin. Vers l’emploi, vers un logement, vers la stabilité. Ca a été le cas de Teklay à Angers. Et il n’est pas le seul.

Depuis 2020, 560 invités ont été accueillis dans le cadre des Bureaux du cœur, dont 360 en 2024. Besançon, Béziers, , , … L’association est présente dans 29 villes en France et en Europe. 230 organismes sociaux adressent et accompagnent des invités et 250 entreprises et organisations, petites ou grandes, sont hôtes.

Derrière cette initiative, il y a la question de l’occupation des espaces…

Et c’est une question centrale ! En moyenne, “un immeuble professionnel est utilisé 30 % du temps. C’est un gâchis de mètres carrés !”, déplore Eléonore Slama, adjointe à la maire du XIIe arrondissement de et spécialiste des questions d’urbanisme. Elle vient de publier un livre pour, en même temps, lutter contre le gaspillage immobilier et jouer un rôle social.

Parmi les exemples, il y a ces cours d’écoles parisiennes, utilisées 10% du temps, qui, le week-end, permettent aux enfants d’apprendre à faire du vélo. Ou cette école de Vendée, qui l’été se transforme en hébergement touristique.
Il y a cette résidence senior des Deux-Sèvres qui ouvre ses portes à des mineurs non accompagnés ayant des difficultés de logement. Ou le restaurant du chef trois étoiles Régis Marcon en Haute-Loire qui, face au problème de cantine, accueille les élèves le midi.

Preuve qu’on peut mieux utiliser nos espaces et avoir du cœur. Dans les bureaux et ailleurs.

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