L’heure de vérité approche. C’est à 15h, cet après-midi, que le projet de loi de finance de la Sécurité sociale sera mis au vote, à la merci d’un probable chaos parlementaire. Pourquoi ? Parce qu’à défaut d’une majorité suffisante dans l’hémicycle, le Premier ministre n’aura, a priori, d’autres choix que d’activer le 49.3. Ce qui déclenchera aussitôt le dépôt d’une motion de censure par la gauche. Laquelle, si elle était votée également par le Rassemblement National entraînera la chute du gouvernement.
La survie du gouvernement Barnier ne tenait plus qu’à un fil. Et peut-être même moins encore depuis depuis qu’hier l’extrême-droite ne fait plus mystère de son intention de voter la censure.
Les autres titres de l’actualité
Manager sans concessions, Carlos Tavares, le patron emblématique de Stellantis avait contribué à faire du groupe automobile franco-italo-américain une véritable machine à profits. Avant que les difficultés ne s’accumulent. Et que les marges finissent par s’effondrer, jusqu’à conduire à sa démission. Ou plutôt son éviction. Hier soir, sous la pression d’un conseil d’administration exceptionnel, l’homme a été contraint de se démettre avec effet immédiat. Et ce à quelques mois seulement de son départ à la retraite.
Le nom de celui ou celle qui lui succédera n’est pas encore connu. Il sera probablement nommé au cours du premier semestre 2025. Toujours est-il que si Carlos Tavares a été débarqué c’est sans doute davantage en réalité pour ses méthodes que ses résultats à proprement parler.
Les salariés de Volkswagen ont, eux, donné le coup d’envoi d’une grève massive aujourd’hui en Allemagne. Des arrêts de travail sont prévus partout. Y compris au siège du premier constructeur européen. En cause, les milliers de suppressions d’emplois envisagées. Et forcément, en pleine campagne pour les élections législatives du 23 février, cette crise prend une résonnance particulière. Avec le risque d’un conflit social majeur. Pourquoi ? Parce qu’à l’instar de Volkswagen, c’est toute l’industrie allemande en réalité qui voit aujourd’hui son modèle remis en cause, confrontée à une litanie de plans sociaux. Dans l’automobile, mais aussi la chimie ou bien encore la sidérurgie.
Un cessez-le-feu est-il envisageable à Gaza ? “Nous n’y sommes pas encore”, répétaient hier les Etats-Unis par la voix de leur conseiller à la sécurité nationale. Seule certitude, dans l’enclave palestinienne, la guerre ne connaît toujours aucun répit. Elle reste même l’horizon indépassable pour le gouvernement israélien. Et tout particulièrement dans le Nord, où la situation est “épouvantable et apocalyptique”, écrit ce matin l’ONU qui rappelle que la bande de Gaza compte désormais “le plus grand nombre d’enfants amputés par habitant au monde”. Après quasiment deux mois de combat à huis-clos, les villes de Jabalia, Beit Hanoun et Beit Lahiya, notamment, y sont coupées du monde. Plus aucune ambulance n’est autorisée à rentrer dans la zone. De sorte que les premiers secours doivent désormais être prodigués à distance, à partir d’une plateforme téléphonique depuis Ramallah en Cisjordanie occupée.
Deux semaines après la COP29 sur le climat, une autre de ses petites sœurs débute aujourd’hui en Arabie Saoudite. La COP16 contre la désertification s’est ouverte ce matin à Ryad après que des experts ont tiré la sonnette d’alarme sur les graves conséquences de la déforestation et de l’agriculture intensive pour la planète. Alors en l’occurrence, le royaume du Golfe abrite c’est vrai l’un des plus grands déserts du monde. Sauf que certains s’interrogent sur son engagement face aux défis environnementaux. Ou pour le dire autrement, sur le rôle de ce géant pétrolier et hôte de cette 16eme édition du sommet onusien dans le réchauffement climatique.
Quoi qu’il en soit et à l’heure où les vagues de sécheresse s’amplifient sur la planète, les enjeux sont évidemment de taille. Or ce phénomène mondial de la désertification, lié aux activités humaines et qui menace non seulement la sécurité alimentaire mais aussi les infrastructures essentielles de près de la moitié de l’humanité reste un phénomène encore assez largement méconnu.
En attendant de savoir ce qui ressortira de ces discussions à Ryad et dix jours après la fin désastreuse de la COP29 à Bakou, hier soir, un clou supplémentaire a été planté dans le cercueil de la lutte pour la défense de l’environnement. Réunis en Corée du Sud, les délégués de plus de 170 pays ont échoué à s’entendre sur un traité mondial contre la pollution plastique. Signant là l’échec de deux années de négociations sur fond de divergences béantes, qu’elle soient diplomatiques, économiques ou politiques.
L’invité de la rédaction : Philippe Bolo, député Les Démocrates de la septième circonscription de Maine-et-Loire, présent lors de ces négociations.