Si Harris avait gagné, Tim Walz devenait Vice Président, il aurait libéré son siège de gouverneur du Minnesota et c’est Peggy Flanagan, son bras droit, qui l’aurait remplacé. Elle serait ainsi devenue la première “Native American” à devenir gouverneur d’un Etat aux Etats-Unis. Les “Native Americans” ce sont les “Américains d’origine”, que certains appellent encore par erreur les Indiens d’Amérique. Voici ce que disait Peggy Flanagan, descendante du peuple Ojibwe à la Convention Démocrate cet été : “Mon nom dans la langue des Ojibwe peut se traduire en anglais par ‘la femme qui parle haut et fort’. Je suis membre de la Nation de la Terre Blanche. Ma famille, c’est ‘le clan des Loups’.”
Peggy Flanagan, “la femme qui parle haut et fort”, n’est donc pas gouverneur, belle occasion ratée de mettre en avant les discriminations subies par les Natives, les Américains d’origine : les Navajo, les Blackfeet, les Choctaw ou les Potawatomi. Ils sont plus de 5 millions aux Etats-Unis. On n’en a quasiment pas parlé pendant la campagne présidentielle.
Il s’est même déroulé un évènement important qui est pass” complètement inaperçu fin octobre dans une réserve en Arizona. Le Président Joe Biden présente des excuses historiques. C’est tout à fait méconnu mais aux Etats-Unis pendant plus de 150 ans, jusqu’à la fin des années 60, 19 000 enfants indigènes sont arrachés à leur tribu, à leur famille, pour être placés partout dans le pays dans des pensionnats, où le but est d’effacer leur culture, leur identité. On coupe leurs cheveux, on les habille en costume, on change leur nom, ils n’ont pas le droit de parler leur langue, on les convertit au Christianisme, beaucoup subissent des violences physiques, sexuelles. Et ce jour-là, fin octobre, dans cette réserve Joe Biden dit pardon : “C’est un des chapitres les plus atroces de l’histoire de l’Amérique. On devrait avoir honte. Et c’est un chapitre dont la plupart des Américains n’ont jamais entendu parler.”
Sauf que ce discours est prononcé dix jours seulement avant la présidentielle qui capte toute l’attention. Il ne fait donc pas la Une et encore une fois la lumière n’est pas sur les “Natives”, ces grands oubliés de l’Amérique, qui étaient pourtant ici avant tout le monde…