When Donald Trump threatens to take Greenland by force

When Donald Trump threatens to take Greenland by force
When Donald Trump threatens to take Greenland by force

Au début, on a cru à une nouvelle facétie de Donald Trump. Il l’avait déjà exprimée lors de son premier mandat, au milieu d’un flot de déclarations parfois sans lendemain. Mais le président-élu est très sérieux : il veut faire main basse sur le Groenland.

Hier, il est allé un pas plus loin, lors d’une conférence de presse dans son hôtel de Mar-a-Lago : il n’a pas écarté la possibilité du recours à la force pour récupérer le Groenland, ainsi que le Canal de Panama dont il réclame le retour aux États-Unis. En décembre, il avait déjà déclaré que, « pour la sécurité nationale et la liberté à travers le monde, les États-Unis d’Amérique estiment que la propriété et le contrôle du Groenland sont une nécessité absolue ».

Et voilà qu’hier, qui débarque à Nuuk, la capitale du Groenland ? Donald Trump Jr, le fils aîné du président-élu, venu en simple visiteur pour enregistrer un podcast sur place. Donald Trump a salué la visite de son fils en inventant, sur son reseau social Truth, un nouveau slogan sur mesure : « Make Greenland Great Again », rendre au Groenland sa grandeur… Avec Trump, le sérieux se mêle toujours au comique, une manière de dérouter ses adversaires.

Le problème est que le territoire du Groenland, bien que situé sur le continent nord-américain, appartient depuis 1814 au Danemark, après avoir été colonisé il y a mille ans par la Norvège. Il a aujourd’hui un statut de « pays constitutif du Royaume de Danemark », gérant ses propres affaires, sauf les relations extérieures et la défense, qui restent la prérogative de Copenhague.

Pour bien enfoncer le clou, le roi du Danemark a modifié le 1er janvier les armoiries du Royaume, pour mieux faire ressortir ses possessions, le Groenland et les îles Féroé. La première ministre danoise, la social-démocrate Mette Fredriksen, a quant à elle affirmé à qui veut l’entendre que « le Groenland n’est pas à vendre ».

Même son de cloche du côté du premier ministre du Groenland, Múte Egede, issu du peuple Inuit et partisan de l’indépendance du territoire : « le Groenland appartient aux Groenlandais, notre avenir et notre indépendance sont notre affaire ». En d’autres termes, les habitants autochtones du Groenland ne veulent pas se séparer du Danemark pour tomber sous la coupe des États-Unis.

Quelle est la motivation de Donald Trump ? Il y a certes les minerais de la transition écologique dont le sous-sol groenlandais regorge et que le réchauffement climatique rend plus accessibles ; ou l’enjeu stratégique polaire face aux ambitions chinoises, en se souvenant que les États-Unis ont toujours une base militaire au Groenland depuis la guerre froide.

Mais les déclarations répétées du président-élu sur le Groenland, le canal de Panama et le Canada dont il veut faire le 51ème État, vont plus loin, et lui donnent une dimension impériale. Les États-Unis ne se sont jamais voulu un empire, même si leur construction progressive en a l’apparence. Une aîle du Trumpisme caresse pourtant ce rêve, au-delà même de ce qu’exprime le président-élu.

En voulant acheter le Groenland, Donald Trump n’invente rien. Les États-Unis ont acheté la Louisiane à la en 1803, l’Alaska à la Russie en 1867, et même les îles Vierges, dans le Pacifique, au Danemark en 1917. Cette époque est révolue, surtout, quand, dans le cas du Groenland, il y a des habitants autochtones qui ont leur mot à dire. Cette affaire est un signe de plus de la manière dont Donald Trump traite ses alliés, qui ont de quoi s’inquiéter.

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