There is nothing more precarious than politics…

There is nothing more precarious than politics…
There is nothing more precarious than politics…

Je me souviens de cette phrase, jadis prononcée par Laurence Parisot, alors présidente du MEDEF, qui expliquait que tout était précaire : l’amour, la vie, le travail. Sous-entendu : votre contrat de travail, et c’est bien normal, ajoutait-elle, car c’est la modernité. Enfin, c’est ce qu’elle voulait dire. Elle avait alors été moquée pour cette vision sombre, disons-le idéologique, de l’existence. Et pourtant, nous voyons aujourd’hui qu’elle avait raison, au-delà de ses prévisions. Car tout est devenu précaire, y compris la politique.

Je m’en remets à mon camarade Jean Leymarie, mais il est à peu près certain que le gouvernement Barnier ne connaîtra pas le printemps, que dis-je, ne verra pas l’hiver, puisque nous sommes encore en automne. Mais voilà : en , jusqu’à récemment, ce n’était pas ainsi. La politique, c’était la stabilité. Une stabilité relative, bien sûr, celle de l’alternance, mais stabilité tout de même. Les politiques se déclinaient en années : années Chirac, années Hollande, sans parler des années Sarkozy. Aujourd’hui, il semble bien que les dernières années Macron deviennent des mois, et peut-être même des semaines.

« La tragédie, maintenant, c’est la politique », disait Napoléon. Mais la tragédie, à son époque, avait une fin écrite à l’avance. Là, on ne sait pas, on ne sait plus. La politique désormais, c’est l’éphémère, l’instantané, le fragile. Ceux qui jadis dominaient – pour parler comme le père Bourdieu – sont à leur tour dominés. Dominés par le momentané, par l’urgence. Il n’y a plus de repères connus, et ce qui prime, c’est l’indéterminé.

Je ne sais pas, au fond, ce que cette nouvelle manière d’envisager la politique me fait… Vous fait. Est-ce libérateur ? Car un peuple libre, après tout, a peut-être surtout besoin d’être libéré de son gouvernement. Ou bien, est-ce anxiogène ? Car un navire, sans gouvernail, finit toujours par dériver.

Nous allons devoir apprendre à vivre sans repères fixes devant nous. Personne ne sait ce qui va se passer. Voilà, très exactement, ce qui se passe.

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