Un cessez-le-feu est donc entré en vigueur dans la nuit de mardi 26 à mercredi 27 novembre au Liban. Israël et le Hezbollah ont trouvé un accord pour une trêve, qui a débuté à 3 heures du matin, heure française. Cet accord reste fragile, mais acte néanmoins la fin de plus d’un an d’un conflit meurtrier. Une guerre qu’il est possible de découper en deux phases bien distinctes. D’abord un conflit de basse intensité, entamé dès le 8 octobre 2023, au lendemain des attaques terroristes du Hamas, avec des tirs de roquette du Hezbollah, qui ont provoqué la fuite d’environ 60 000 habitants du nord d’Israël. Puis une guerre ouverte, violente, lancée en septembre 2024 par l’armée israélienne, qui a décidé de concentrer ses forces sur le mouvement chiite libanais.
**>>DIRECT. Guerre au Proche-Orient : le cessez-le-feu au Liban entre Israël et le Hezbollah est entré en vigueur dans la nuit
**L’opération des bipeurs, les 17 et 18 septembre 2024, et l’explosion simultanée de centaines de ces petits boîtiers, qui servaient de moyens de communication à la milice, a donné le coup d’envoi de deux mois de bombardements massifs sur le sud et l’est du Liban, ainsi que sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah dont la figure emblématique, Hassan Nasrallah, a été tuée, comme la plupart des hauts dirigeants du mouvement.
Près d’un million d’habitants poussés à l’exil
Les affrontements ont fait plus de 3 800 morts et près de 15 000 blessés, essentiellement des civils côté libanais, alors qu’une centaine de soldats et de civils israéliens ont perdu la vie. Les dégâts sont également considérables. Dans la capitale libanaise d’abord, ou de nombreux quartiers de la banlieue sud de Beyrouth, la Dâhiye, sont aujourd’hui en ruines. Ces affrontements ont poussé près d’un million d’habitants à l’exil, vers d’autres régions du pays ou vers la Syrie . Au-delà des destructions, la guerre a continué d’affaiblir une économie libanaise à genoux. Les banques du Hezbollah, qui assuraient une partie du financement de la population, ont été détruites.
Sur le plan militaire, le mouvement libanais est considérablement affaibli, avec une chaîne de commandement décimée. Sa force combattante a perdu au moins 10% de ses capacités, et selon les experts, entre 60 et 80% de son arsenal de missiles de moyenne et longue portée a été détruit. Près d’un millier de missiles auraient notamment été neutralisés dans la zone frontalière du sud du pays, ce qui était l’objectif majeur d’une armée israélienne, qui à défaut d’anéantir le Hezbollah, aura réussi à en limiter le danger, l’accord de cessez-le-feu prévoyant d’éloigner ses troupes d’une vingtaine de kilomètres. Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou confirme désormais vouloir se concentrer “sur la menace iranienne”.