the dictation taken from The Officers’ Room

Pendant deux jours, les élèves de troisième passent leur diplôme national du brevet. En France métropolitaine, l’épreuve de français se tient ce lundi 1er juillet, de 9 heures à 12h15. Elle est divisée en deux. Jusqu’à 10h30, les élèves passent d’abord l’épreuve de dictée et de grammaire. Le Figaro Étudiant vous propose de découvrir le sujet sur lequel ont planché les élèves pendant cette première partie d’épreuve. Pour les résultats du brevet, il faudra attendre le 8 juillet. Le sujet a été corrigé par Jean Faure-Beaulieu, professeur de français. Découvrez aussi le sujet de la rédaction du brevet 2024 voie générale.

Le texte de la dictée du brevet 2024 voie générale

Marguerite devint naturellement le centre de nos préoccupations. Pour lui parler, nous nous adressions d’abord à Penanster, qui lui répétait nos propos par une lente décomposition des syllabes. Comme souvent chez ceux qui sont atteints de surdité, elle redoutait de parler trop fort, et nous ne nous lassions pas de cette voix douce qui contrastait singulièrement avec nos grognements. Elle s’intégra très rapidement à notre clan, même si nos rencontres quotidiennes étaient toujours de courte durée.
Elle n’avait pas informé de son état les membres de sa famille. Elle ne leur écrivait pas. Ils finirent par retrouver sa trace, mais elle refusa de se montrer. Penanster fut dépêché au-devant d’eux pour leur signifier le refus de Marguerite de les recevoir.
Marc Dugain, La chambre des officiers, 1999

Grammaire et compétences linguistiques
Compréhension et compétences d’interprétation (sujet)

A. Texte littéraire
Adrien Fournier, le narrateur, et ses deux amis, Penanster et Weil, sont trois officiers gravement blessés au visage durant la Première Guerre mondiale. Ils sont soignés à l’hôpital du Val-de-Grâce. Un jour, ils y aperçoivent Marguerite, elle aussi victime d’une terrible blessure. Ils attendent depuis longtemps une occasion de lui parler.
Nos blessures ne pouvaient qu’effrayer cette femme qui se réfléchissait en nous, miroirs de son infortune, mais lorsque, après des jours d’attente et de guet, elle sortit et se trouva devant Penanster, elle ne se déroba point.
– Nous formons, lui expliqua-t-il, un club d’officiers qui compte à ce jour trois membres actifs et volontiers bienfaiteurs. Nous nous sommes aperçus qu’il y manquait une femme. Voulez-vous en faire partie ?
Pour toute réponse, elle nous adressa un sourire chaleureux, le sourire immaculé d’une bouche totalement épargnée, comme ses yeux et son front. Elle était comme un parterre de roses saccagé par le milieu. Elle avait été touchée au nez et aux pommettes et la déflagration lui avait également crevé les tympans car, comme Penanster poursuivait la conversation, elle continua de sourire, du sourire de ceux qui vivent dans un monde à part.
Penanster comprit alors qu’elle était sourde et ne pouvait que lire sur les lèvres. Lui seul avait une bouche intacte, où les mots prenaient forme. Je compris aussitôt que ni Weil ni moi ne pourrions jamais nous entretenir avec elle, les mouvements de nos lèvres étaient devenus sans signification car le son des mots reconstitués tels que nous les formions ne parviendrait jamais à son oreille.
Dans le langage qui commençait à s’instituer entre elle et Penanster, notre ami s’étonna de sa présence parmi nous. D’une voix à la douceur tiède qui faisait paraître encore plus injuste sa blessure, elle nous conta alors son histoire. Ébahis, appuyés les uns sur les autres, nous l’écoutions, intimidés par cette grande femme au charisme inaltéré.
Vers la fin de 1915, on manquait d’infirmières. Marguerite s’était portée volontaire. Elle était à cette époque aussi belle qu’inutile. Son père était un orfèvre fortuné, et elle ne manquait pas de prétendants, tous réformés ou embusqués. Elle rêvait de s’éprendre d’un homme courageux. Elle fut affectée d’abord dans un hôpital de l’arrière, où sa beauté créa un tel trouble chez les convalescents aussi bien que chez les médecins que la situation devint insupportable. Sans imaginer probablement ce que serait la réalité, elle persuada un officier auquel elle s’était refusée de l’envoyer dans une antenne de secours à l’avant.
Marc Dugain, La chambre des officiers, 1999.

Georges Conrad, Les Gueules cassées, affiche de l’Union des blessés de la face, lithographieEduscol

Compréhension et compétences d’interprétation (sujet corrigé)

1. Qui sont les différents personnages de ce texte ? (2 points)

1.Les personnages du texte sont Penanster, Weil, Marguerite et le narrateur.

2. Qu’ont-ils en commun ? Deux éléments de réponse sont attendus. (2 points)

2. Leurs points communs sont d’avoir participé à la Première guerre mondiale, et d’y être devenus des gueules cassées.

3. Lignes 7 à 22 :
Peut-on dire dans ce passage que tous les personnages arrivent à communiquer facilement ensemble ? Justifiez votre réponse en citant des passages précis du texte. (4 points)

3. Les personnages n’arrivent pas à communiquer facilement, car Marguerite est sourde, et Weil et le narrateur ont la bouche trop déformée pour qu’elle puisse lire sur leurs lèvres. Ex : “Penanster comprit alors qu’elle était sourde et ne pouvait que lire sur les lèvres”, “les mouvements de nos lèvres étaient devenus sans signification car le son des mots reconstitués tels que nous les formions ne parviendrait jamais à son oreille.”

4. Lignes 23 à 30 :
Pour quelles raisons Marguerite souhaitait-elle s’engager comme infirmière de guerre ? Deux éléments de réponse justifiés par des citations du texte sont attendus. (5 points)

4. Marguerite souhaitait s’engager pour deux raisons :
– pour rendre service à son pays. Ex : “Vers la fin de 1915, on manquait d’infirmières”, “Elle était à cette époque aussi belle qu’inutile.”
– pour se trouver un mari à son goût “Elle rêvait de s’éprendre d’un homme courageux.”

5. a) « Elle était comme un parterre de roses saccagé par le milieu. » (lignes 8 à 9)
Quelle figure de style pouvez-vous identifier dans cette phrase ? Pourquoi est-elle particulièrement adaptée pour décrire le visage de Marguerite ? Un élément de réponse et une citation sont attendus. (3 points)

5. a) “Elle était comme un parterre de roses saccagé par le milieu.” : On identifie une comparaison. Elle est adaptée, car Marguerite est à l’origine très belle, mais le milieu de son visage a été détruit. Ex : “un sourire chaleureux, le sourire immaculé d’une bouche totalement épargnée, comme ses yeux et son front”, “Elle avait été touchée au nez et aux pommettes”

b) Complétez ce portrait physique de Marguerite par son portrait moral en identifiant deux traits de caractère du personnage. Vous justifierez chaque trait de caractère en vous appuyant sur le texte. (4 points)

b) Marguerite est courageuse. Ex : “Marguerite s’était portée volontaire.”, ” Elle persuada un officier […] to send her to an emergency station at the front.” She is also charismatic, even disfigured. Ex: “Stunned, leaning on each other, we listened to her, intimidated by this great woman with unaltered charisma.”

6. What thoughts about the Great War can the characters’ experiences inspire? Two elements of response, each justified by quotations from the text, are expected. (6 points)

6. The characters’ experience leads to a reflection on the Great War, first by showing the violence of the war, by describing the physical after-effects: “She had been hit in the nose and cheekbones and the blast had also burst her eardrums”, “He alone had an intact mouth, where words took shape.”
It also shows the difference between the ideals at the beginning of the war and the confrontation with reality. “Marguerite had volunteered. She was at that time as beautiful as she was useless.”, “Without imagining what reality would probably be like.”

7. Image
Does this poster seem to you to be a good illustration of the text? You will develop your answer based on two arguments. Each argument must be justified by referring to the text and the image. (6 points)

7. The poster illustrates the text well, because it highlights the mutilations due to the Great War, on the one hand. On the other hand, it shows a solidarity between the broken faces, which is present in the text.
The poster also shows the role that the nurses played by showing the wounded man leaning on one of them. On the other hand, the text moves away from the image because it also reveals the mutilations suffered by the nurses, while the poster only represents the soldiers’ injuries and shows a nurse who comes to support.

Grammar and language skills (corrected topic)

8. “We form,” he explained to him, “an officers’ club which to this day has three active members who are willing benefactors.” (lines 4 to 5).
Note the expansions of the noun “club” and indicate the grammatical class of each of them. (2 points)

8. “We form,” he explained to him, “an officers’ club which currently has three active members who are willing benefactors.”
Expansions of the name “club”:
– “of officers”: common name
– “which currently has three active and willingly benefactor members”: relative clause

9. “I understood at once that neither Weil nor I would ever be able to talk to her” (lines 14-15).
a) Copy this sentence then put the subordinate clause in brackets and circle the subordinating word. (1 point)

9. a) “I understood immediately [que ni Weil ni moi ne pourrions jamais nous entretenir avec elle]”
Subordinate clause in square brackets.
The subordinating word is “that”

b) Specify the grammatical function of this subordinate clause and mention at least one manipulation that you used to find the answer. (2 points)

b) the subordinate clause is the direct object of the verb “understood”. To find out, you have to ask the question “what?” after the verb “understood”, and you will then see that the clause answers it.

10. “the situation became unbearable” (line 28).
a) Identify and name the three elements that make up the underlined word. (1.5 points)

10. a) Composition of the word “unbearable”:
– racine : support
– suffix: -able
– prefix: in-

b) Explain the meaning of this word and then find a synonym for it. (1.5 points)

b) This word means “which cannot be borne, endured”. A possible synonym could be “unlivable”

11. Rewrite the following passage by replacing “Marguerite” with “Elles”. (10 points)
“Marguerite volunteered. At that time she was as beautiful as she was useless. Her father was a wealthy goldsmith, and she had no shortage of suitors, all of them reformed or in ambush. She dreamed of falling in love with a courageous man.

11. “They volunteered.
At that time they were as beautiful as they were useless. Their father was a wealthy goldsmith, and they had no shortage of suitors, all of them reformed or in hiding. They dreamed of falling in love
of a courageous man.”

The subject of the 2024 French certificate in PDF

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