Les ministres des Affaires étrangères de l’OTAN sont réunis mardi 26 novembre à Bruxelles avec leur homologue ukrainien détaché auprès de l’Alliance et ils doivent faire le point sur les nouvelles menaces de la Russie, illustrées la semaine dernière par le tir d’un missile balistique. Cette arme menace autant l’Ukraine que le reste de l’Europe car Vladimir Poutine a annoncé qu’il n’hésiterait pas à l’employer contre les pays aidant les Ukrainiens avec leurs armement longue portée, comme la France et la Grande-Bretagne. Dans le même temps, les Européens fourbissent leurs armes et parlent à mots couverts d’un renforcement substantiel de leur aide militaire, y compris en déployant en Ukraine certains renforts humains.
Les discussions entre Européens pour imaginer comment “muscler” leur aide militaire à l’Ukraine, qui se sont poursuivies tout au long de l’année, se sont accélérées à partir du printemps avec la possibilité d’un retour de Donald Trump et à la clé, un possible désengagement américain. Les Ukrainiens ont multiplié rencontres et coups de téléphone avec leurs homologues britanniques, allemands ou français, avec pas moins de trois visites à Paris de Roustem Oumierov, le ministre de la Défense ukrainien, sur les six derniers mois.
Rapprochement entre la France et la Grande-Bretagne
Parallèlement, la France et la Grande-Bretagne ont aussi entamé un rapprochement immédiat dès l’annonce de la réélection de Donald Trump. Le Premier ministre britannique Keir Starmer s’est d’ailleurs rendu à Paris pour les cérémonies du 11-Novembre. Les deux puissances, les seules à être dotées de l’arme nucléaire en Europe, pourraient constituer un socle assez solide pour repenser la défense européenne et celle de l’Ukraine sans les Américains.
Et cela pourrait aller jusqu’au déploiement de personnels, notamment pour assurer “le maintien en conditions opérationnelles” des armements les plus sophistiqués, comme les avions F-16 et prochainement les Mirage 2000-5, promis par la France. Une logistique lourde qui pourrait être prise en compte par des sociétés militaires privées, comme le font les Américains depuis début novembre en Ukraine. Toute la logistique des matériels fournis par Londres est déjà prise en compte par une société privée : Babcock International, spécialiste international de l’ingénierie de défense. En France, la société privée Défense Conseil International a été sélectionnée en septembre pour notamment former les militaires ukrainiens, y compris éventuellement en Ukraine. Cela supposerait au moins quelques dizaines de professionnels du combat en unité, c‘est-à-dire des militaires français présents sur le sol ukrainien.
Explications d’Éric Biegala, éditées par Carol Sandevoir.