Pink Floyd in Pompeii, 1972: a resurrected ceremony

Un des titres les plus connus du groupe Pink Floyd, « Echoes », enfin, un extrait, l’original fait vingt trois minutes trente-deux et figure dans l’album Meddle, paru en 1971. L’extrait en question que vous venez d’entendre a une autre source : un film entré dans la légende, intitulé Pink Floyd à Pompéi et qu’on a l’occasion de redécouvrir des jours-ci au cinéma dans une version restaurée. Je vous en dirai quelques mots sur cette restauration, dont hélas je n’ai pas encore eu la chance de faire l’expérience.

En revanche j’ai des souvenirs. Je me rappelle qu’on a pu voir en France, en 1974, le film Pink Floyd à Pompéi, dans certains cinémas du Quartier latin, c’est un vague souvenir. Même si je l’avais raté parce que, pour être honnête, en 1974, l’insupportable snob que j’étais déjà, à quinze ans, considérait que Pink Floyd, privé de son génial fondateur, Syd Barrett, ce n’était pas vraiment Pink Floyd, c’était, pour ainsi dire, un sous-Pink Floyd. Bon, depuis, j’ai changé d’avis, heureusement pour moi. J’ai vu depuis Pink Floyd à Pompéi et j’ai eu un choc : c’est, et je suis loin d’être le seul à le penser, un des plus beaux films qu’on ait jamais tournés sur un concert donné par un groupe de rock. Parce qu’il a une sorte de pureté et de simplicité unique. Il n’est pas parasité par tous les clichés et platitudes, tout le folklore superficiel trop souvent associe au genre. Vous savez : le public en folie, les bras levés, les rock stars aux comportements débridés, déconnant dans leurs loges, tout ça. Pour une raison élémentaire, déjà : c’est qu’il n’y a aucun public pour voir Pink Floyd. Le groupe joue, pour ainsi dire, dans le vide.

En fait, en octobre de l’année 1971, une petite équipe réunie par le réalisateur Adrian Maben, un Français d’origine écossaise qui travaillait alors pour la télévision française, a filmé Pink Floyd jouant dans les ruines de l’amphithéâtre romain de Pompéi. Une idée saugrenue dont Maben avait convaincu le manager du groupe et les musiciens. Il faut rappeler qu’à l’époque Pink Floyd donnait peu de concerts, que les images des concerts de rock en général étaient rares et, quand on en voyait à la télévision, c’était toujours un événement. Il y avait, en somme, toute une mystique autour des groupes, des chanteurs et particulièrement autour de Pink Floyd, qui jouait une musique qui se voulait cosmique et ambitieuse. Donc l’idée, c’était, pour ainsi dire, de mettre cette mystique en scène. Ça ne s’est pas fait sans difficulté, je vais évoquer ça tout à l’heure et tout, dans le film, n’a d’ailleurs pas été enregistré à Pompéi, notamment ce titre célèbre, « Careful with That Axe, Eugene », presque intégralement instrumental, il y a juste quelques mots chuchotés, des bruits de bouche et des cris de Roger Waters. Un titre qui figurait à l’origine dans le double album Ummagumma. La version que vous allez entendre, celle du film, a en fait été enregistrée par Pink Floyd dans un studio parisien, deux mois après son expérience à Pompéi, pour compléter le film en question.

Pour en savoir plus, écoutez l’émission…

Playlist :

Pink Floyd

• « Echoes – Part 1 – Edit – Live at Pompeii – MCMLXXII » album « Pink Floyd at Pompeii – MCMLXXII (2025 Mix) »
• « Careful with That Axe, Eugene – Alternate Take – Live at Pompeii – MCMLXXII » album « Pink Floyd at Pompeii – MCMLXXII (2025 Mix) »
• « A Saucerful of Secrets – Live at Pompeii – MCMLXXII » album « Pink Floyd at Pompeii – MCMLXXII (2025 Mix) »
• « One of These Days – Live at Pompeii – MCMLXXII » album « Pink Floyd at Pompeii – MCMLXXII (2025 Mix) »
• « Set the Controls for the Heart of the Sun – Live at Pompeii – MCMLXXII » album « Pink Floyd at Pompeii – MCMLXXII (2025 Mix) »
• « Mademoiselle Nobs – Live at Pompeii – MCMLXXII » album « Pink Floyd at Pompeii – MCMLXXII (2025 Mix) »
• « Echoes – Part 2 – Live at Pompeii – MCMLXXII » album « Pink Floyd at Pompeii – MCMLXXII (2025 Mix) »