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Drastic cuts in regional aid to the book industry in " rel="tag">Pays de la

La scène se passe sur les rives habituellement tranquilles de la à , ville chérie de Jules Verne et de Julien Gracq. De façon brutale, sans aucune concertation, la présidente du Conseil régional, Christelle Morançais, apparentée Horizons, a décidé d’amputer le budget consacré à la culture d’environ 75%. A la hache donc, pour réaliser, dit-elle, des économies de 100 millions d’euros en 2025 …

Des impacts sur le champ littéraire …

Dès le 25 novembre, le ban et l’arrière ban de la culture se sont mobilisés pour aller manifester contre ces coupes claires en brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “La culture n’est pas un luxe !” ou “Sépulture de la culture !“

Sans surprise, le livre et la lecture ne sont en rien épargnés dans cette folle saignée. Toutes les structures seront touchées au porte-monnaie et ont déjà reçu des lettres qui leur annoncent ces bien mauvaises nouvelles. La Maison Julien Gracq, justement, verra ses crédits fondre de 84 000 euros en 2025 et ne touchera plus rien de la région en 2026. Jérémie Fabre, le directeur de la maison affirme: “Perdre ces subventions c’est remettre en question certaines opérations co-financées avec d’autres partenaires, comme Le Festival Les préférences”, pour lui, “Tous ces partenariats fragilisés si vite, ça fait peur…”. Et apprendre une telle mauvaise nouvelle un mois avant la fin de l’année alors que toute sa programmation de 2025 est déjà lancée, relève du cauchemar. La liste des auteurs attendus en résidence dans ce territoire rural, à Saint-Florent-le-Vieil dans le Maine-et-Loire est déjà connue.

… dans l’ensemble de sa constellation

Énormément de professionnels impactés par ces mesures ont témoigné. Éditions 303, qui édite une revue trimestrielle sur la création sous toutes ses formes dans les et publie une dizaine d’ouvrages par an, va perdre 160 000 euros, soit la moitié de son budget. Et, en 2026, cette structure risque de licencier toute l’équipe de cinq salariés.

Autre exemple, l’Association des librairies indépendantes en Pays de la Loire qui en compte une centaine, va perdre dès 2025 un tiers de son budget. Des sommes destinées à entretenir un portail collectif de commandes de livres, mais aussi à mettre en œuvre des formations de libraires.

Les coupes sont très violentes et inexplicables partout : le Festival du premier roman à , qui espérait un chèque de 37 000 euros pour 2025 n’aura finalement pas un centime. Heureusement, la région n’est qu’un de ses financiers et le festival sera fragilisé, devra réduire la voilure, mais sauvera quand même les meubles.

La Maison de la poésie va quant à elle faire un trait sur un quart de son budget. Là encore, les grands travaux pour construire ce nouveau lieu au cœur de Nantes étaient déjà budgétisés. Mais les cinquante auteurs habituellement accueillis en résidence ou dans des festivals vont pâtir de cette réduction budgétaire. Magali Brazil, la directrice de ce lieu spécifiquement dédié à la poésie, fait ses calculs et ses plans. La programmation sera fortement limitée, le temps de travail des salariés aussi. Mais elle continuera, contre vents et marées, à proposer des événements gratuits.

Un effet domino sur l’économie locale à prévoir

Toutes les structures seront touchées de manière aussi violente, toutes vont trinquer. La filière du livre dans cette région, c’est plus de 100 librairies, 120 maisons d’édition, une centaine de festivals littéraires et des milliers de rencontres avec des auteurs. Sans compter une vingtaine de résidences littéraires et un millier de bibliothèques. En termes d’emplois, cela concerne 570 salariés, sans compter les auteurs.

C’est la vie littéraire dans son ensemble qui risque de connaître un appauvrissement de son offre, avec un effet domino sur toute l’économie locale si les festivals sont annulés. Enfin les auteurs devraient perdre une bonne partie de leurs rémunérations liées à leurs activités annexes dans les festivals, les rencontres, les ateliers d’écriture ou les résidences.

Adèle Spieser, directrice de Mobilis, le pôle régional des acteurs du livre et de la lecture en Pays de la Loire, résume ce qui les attend : des “baisses d’activité, des plans sociaux, une précarisation des acteurs du livre” et pour finir “un assèchement éditorial et littéraire”. Une nouvelle manifestation est prévue le 5 décembre à Nantes et une pétition a déjà recueilli plus de 60 000 signatures dont celles de la Nazairienne Zaho de Sagazan et du vendéen Philippe Katerine. Ces mesures financières drastiques devraient être entérinées par un vote du Conseil régional prévu les 19 et 20 décembre.

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