It’s a journey through time and especially into the kitsch that Historia is offering these days, with its new TV series Kitsch QC, exotic places herebroadcast Friday evenings, at 9 p.m.
Published at 7:00 a.m.
If you are a fan of archive photos, you will be served. This eclectic series, to say the least, produced by Khoa Lê, is in fact based on the book Kitsch QCwritten in 2021 by Roxanne Arsenault and Caroline Dubuc, who act here as content producers. And let’s say that said content is definitely not lacking, in terms of (excessive) period visuals, in particular.
En huit épisodes de trente minutes, aussi compacts que colorés, on (re)découvre les décors orientalisants d’une pléthore de restaurants et bars inspirés d’Afrique du Nord, lesquels remontent souvent aux années 1950, mais aussi les nappes à carreaux des tables françaises (bretonnes, normandes, etc.), sans oublier les incontournables tikis des « bars tiki », qui ont tous teinté le Québec à leur manière et à une certaine époque. L’épisode consacré au « pop-polynésien » devrait d’ailleurs ravir les amateurs du (feu) Jardin Tiki, dont l’ancien propriétaire intervient à divers moments. Le cinquième épisode sera en outre consacré à la Grèce, le suivant à la Chine, puis à l’Italie, et pour finir, un chapitre baptisé « rustique » abordera le kitsch… québécois. Plusieurs se souviendront ici des Filles du Roy, comment les oublier ?
Coup d’œil sur l’immigration
Mais attention, Kitsch QC ne se borne pas à nous remémorer ici quantité de décors « immersifs et excessifs », comme le veut le slogan de la série, lancée le 6 décembre (avec un premier épisode plutôt introductif). Oubliez l’étiquette négative associée au quétaine et au mauvais goût. Derrière les tapis perses et autres chameaux, se révèle surtout une histoire fascinante de l’immigration au Québec, avec un détour par Expo 67. Cette immigration, à l’origine même de cette surabondance de folklore, est en prime décortiquée par plusieurs experts (à commencer par Roxanne Arsenault et Caroline Dubuc, mais aussi plusieurs restaurateurs, chercheurs en études urbaines, culturelles et autres champs connexes).
C’est précisément ce qui a accroché le réalisateur Khoa Lê, lui-même arrivé du Vietnam à 6 ans, qu’on connaît surtout pour ses films poétiques à saveur identitaire (Má Sài Gòn, 2023), qui nous a donné rendez-vous au restaurant La Khaïma cuisine nomade pour en discuter. Un lieu, avec ses tapis au plafond et tables basses au sol, particulièrement bien choisi. Il incarne à lui seul le sujet. « On voyage, on est ailleurs, et la série, c’est ça », confirme Khoa Lê, pour qui le kitsch ne se résume pas en un mot : « C’est un décor, c’est politique, culturel, historique, patrimonial et identitaire ! »
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-Bien sûr que ces textures, ces couleurs et cette surabondance de bibelots frisent le stéréotype, et ça aussi, c’est le clou du sujet. « Parce que c’est ça, le kitsch, poursuit Khoa Lê. On est dans l’autoreprésentation. Dans ce cas-ci, Atigh Ould, propriétaire d’un restaurant mauritanien, a voulu amener les couleurs de sa culture ici au Québec, et il est très conscient que sa clientèle veut ça, ce sont des Québécois qui cherchent quelque chose d’exotique. […] And it’s super interesting, because it takes us to imaginary places. »
Authentic or stereotype? A bit of both at the same time.
There is truth, falsehood, authenticity, representation, even appropriation. You have to be aware of it. […] The interest of the series is that we discover that even people from these cultures play with clichés and codes. They are the ones who want to push stereotypes further.
Khoa Lê, director
“What’s interesting is looking at the history of it all,” he continues.
Kitsch and our heritage
Which brings us back to the history of immigration, in Quebec in general and in Montreal in particular. “There is something unique to Montreal, and we don’t highlight it enough,” laments Khoa Lê. We don’t emphasize enough that what makes us who we are – our way of eating, of partying – is colored by many cultures. […] This series reminds us of this particularity of our province, which resides in the plurality of our identities. […] Yes, we laugh, yes, we tell stories of restaurateurs, but we also tell the history of Quebec, shaped by merchants who came here for multiple reasons. […] That’s kitsch: it’s our heritage! »
A heritage more or less in danger of disappearing, we understand, given the quantity of addresses that have now disappeared. This is the only downside that we would bring to the series (at least, according to the first three episodes viewed), which unfortunately does not highlight the rare kitsch places which remain to this day.
“We don’t target them,” concedes the director, who will still name a handful of them in an interview. Notably: Ali Baba’s Couscoussière, Rodos, the Village Grec Souvlaki (in Montreal), the Coconut Hotel-Motel (Trois-Rivières), Le Tahiti (Châteauguay) and Le Parmesan (in Quebec).
“They are being called to close,” he fears. Certainly, certain places no longer exist because we no longer want this exoticism, we have gone further away,” he knows. Quebecers have traveled and seen others. “But with the series, I think we will understand their value. We must protect them. This is part of the history of Quebec! »
On Historia, Fridays at 9 p.m. Catch-up on video on demand.