Avec la chute fulgurante du régime de Bachar el-Assad, confirmée ce dimanche 8 décembre 2024, par son Premier ministre resté sur place, une question se pose pour la France : “Que va-t-il advenir des jihadistes français qui se trouve en Syrie ?“. Le mouvement islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), à la tête des rebelles, entretient des relations plus ou moins troubles avec les organisations terroristes, lui-même ex-branche d’Al-Qaïda.
La plupart de ces jihadistes français sont concentrés dans la région d’Idlib, située près de la frontière turque, qui a échappé au contrôle de Damas pendant des années. Bastion du mouvement HTS, on y compterait environ 130 jihadistes français, selon les services de renseignement, dont le Niçois d’origine sénégalaise, Omar Diaby, le plus grand recruteur de jihadistes. Ancien du Front Al-Nosra, filiale d’Al-Qaïda à l’époque, il est actuellement recherché en vertu d’un mandat d’arrêt international.
Avec la fuite de Bachar el-Assad, ces jihadistes sont désormais tous libres de leurs mouvements. En voyage en Arabie-Saoudite, début décembre, le président de la République Emmanuel Macron avait exprimé son inquiétude sur leur possible retour en France. “Nous avons dans la région des personnes qui ne sont pas sans représenter un certain danger, a alerté le chef de l’État, il faut éviter la résurgence de mouvements terroristes qui puissent préparer des attentats projetés“.
L’inévitable question du retour
Une situation relativement différente au Nord-Est syrien, où de nombreux jihadistes français de Daesh sont détenus par les Kurdes, alliés de la France, et qui contrôlent une partie du territoire syrien. Selon le ministre des Armées démissionnaire, Sébastien Lecornu, plus de 70 hommes sont actuellement emprisonnés dans des conditions précaires. On compte aussi une cinquantaine de femmes et 120 enfants enfermés dans des camps.
Le quai d’Orsay a d’ores et déjà fait savoir qu’il refusait les rapatriements de jeunes Français parce qu’il était trop dangereux pour les autorités de se rendre sur place. Mais avec l’instabilité engendrée par la nouvelle donne en Syrie, et alors que les Kurdes ont beaucoup à perdre, avec les risques de fuite ou de libération de ces prisonniers, la question de leur retour risque, à nouveau, de se poser pour la France.
Des précisions de Gaëlle Joly, éditées par Axel Dubois.
Related News :