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A video game designed under the bombs in Ukraine is finally released two years late

Je voulais vous parler d’un jeu vidéo et qui est depuis quelques jours dans le collimateur de la propagande russe. S.T.A.L.K.E.R. 2 : Heart of Chornobyl — c’est son nom — est un jeu de tir et de survie très attendu par les gamers du monde entier, qui nous plonge dans un univers post-apocalyptique autour de Tchernobyl. Le jeu vient de sortir, avec deux ans de retard.

Pourquoi un tel retard ?

Et bien parce que le studio qui l’a développé, GSC Game World est basé… à Kiev, en Ukraine.
Le studio ukrainien a travaillé dans des conditions extrêmes depuis le début de la guerre, coupures d’électricité, frappes militaires, cyber attaques présumées venues de Russie.

Tandis que certains développeurs ont trouvé refuge dans des bureaux temporaires à Prague, d’autres ont carrément rejoint le front, où l’un d’entre eux a perdu la vie. Alors aujourd’hui, cette sortie fait figure de petit miracle.

Et si vous nous en parlez, c’est que ce jeu vidéo dépasse le simple cadre du divertissement

Effectivement, ce jeu est devenu une arme culturelle, et donc une cible pour le Kremlin. Des journalistes ont ainsi reçu, par mail ou sur Telegram, une vidéo truquée, imitant les codes du média américain WIRED. Une vidéo qui prétend que le jeu serait un outil d’enrôlement, destiné à collecter des données personnelles pour envoyer des Ukrainiens au front. Elle recommande même de boycotter le jeu.

Derrière cette séquence, on retrouve en réalité une campagne de désinformation russe, avec un modus operandi déjà éprouvé.

C’est une cible car c’est un symbole

C’est d’abord un symbole de résilience pour le peuple ukrainien : malgré la guerre, le studio a tenu. Dans un documentaire, récemment diffusé sur YouTube, les développeurs eux-mêmes parlent de leur détermination qui fait figure d’acte de résistance.

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En signe de protestation, les chansons russes ont été retirées de la bande-son et “Chornobyl” s’écrit désormais avec l’orthographe ukrainienne. Un symbole fort dans un pays où le pouvoir soviétique a longtemps imposé sa langue. 
Si depuis quelques années, le jeu vidéo est reconnu comme un registre bien culturel répandu, c’est certainement la première fois qu’il devient un tel objet géopolitique au cœur d’un conflit.

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