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Switching off nighttime lighting, what are the results in ?

Depuis les années 70, on a généralisé l’éclairage public et c’est devenu une habitude d’avoir nos villes et nos villages entièrement éclairés, sans jamais qu’on se pose la question de ses impacts” rappelle Aloïs Gaborit, conseiller municipal délégué à l’urbanisme à . La municipalité a expérimenté en juin 2021, à la faveur du couvre-feu, l’extinction de l’éclairage nocturne public, ce qui a permis de tester le dispositif sur une période de six mois. Le sujet est sensible, reconnait Aloïs Gaborit. “Dès le départ, le choix a été fait à la fois de travailler cette question avec les acteurs de quartier, avec les habitants, mais aussi avec la police nationale“. À l’époque, 35 des 40 communes de Grand Poitiers éteignaient déjà la nuit. Malgré tout, l’extinction nocturne a suscité des inquiétudes pour les habitants. “Le sentiment d’insécurité existe et est légitime, même si les chiffres n’établissent pas toujours de lien entre éclairage et criminalité” note Aloïs Gaborit.

Un million d’euros par an d’économies

L’argument économique a pesé lourd dans la balance. La ville de Poitiers a investi 4,5 millions d’euros pour moderniser son équipement d’éclairage public. “Nous avons économisé un million d’euros par an sur la hausse des factures grâce à cette extinction” se réjouit Aloïs Gaborit. La ville a modernisé son réseau d’éclairage public pour permettre une gestion plus flexible et pouvoir rallumer au besoin. N’allez pas croire pour autant que Poitiers est dans la totale obscurité la nuit. Si la plupart des rues s’éteignent entre minuit et 5 h en hiver, et entre 2 h et 5 h en été, certains quartiers restent bien éclairés : les secteurs dotés de vidéosurveillance qui ont besoin de lumière, les zones commerçantes ou les axes de bus. Certains endroits de la ville sont même équipés de détecteurs, la lumière s’allume en fonction de la présence humaine. Une solution intéressante sur des axes qui ne sont pas en permanence fréquentés. La ville a installé également des éclairages LED au sol à l’îlot Tison pour éclairer le chemin du parking, “avec un impact pas nul, mais moindre sur la biodiversité“.

Redonner des zones à la faune sauvage

Justement, la pollution nocturne pose un problème majeur pour la faune et à la flore sauvage. Cela concerne beaucoup d’espèces : 30% des vertébrés et 61% des invertébrés vivent la nuit. “L’éclairage fait fuir les chauves-souris souligne Alice Chéron, chargée d’études naturalistes à  Nature, parce que c’est le signe qu’elles peuvent être vues par des prédateurs, donc c’est un risque de se faire manger.” Pour elle, il n’y a pas photo, la biodiversité a tout à gagner à l’extinction nocturne de nos villes. “Limiter l’éclairage, c’est autant de zones que l’on peut redonner à cette faune sauvage, qu’elle peut se réapproprier, ne serait-ce que pour se déplacer, pour se reposer, manger, se reproduire.” Un territoire éclairé en permanence la nuit est un territoire perdu pour les chauves-souris. Le début de nuit est crucial, c’est le moment où il fait le moins froid et où elles trouvent le plus à manger. La pollution lumineuse affecte aussi les végétaux. “Un arbre sous un lampadaire ne reconnait plus les saisons, il a un soleil permanent au-dessus de la tête et donc il est tout le temps en été, se désole Aloïs Gaborit, tandis que l’autre suit les cycles naturels.” Un éclairage permanent a aussi un impact sur la qualité du sommeil des habitants. Une exposition à la lumière le soir, particulièrement avec les LED qui émettent une lumière bleue, retarde la sécrétion de mélatonine, l’hormone de la nuit.

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