Il y a chez elle, ce calme qui surprend. Frances est là, patiente, attentive à vos questions. Et puis quand elle démarre, elle vous dit tout. Naissance en Afrique du Sud, études en Ecosse, en Allemagne, en France, en Italie. Elle parle 4 langues “J’ai des spaghetti de langues dans la tête.” Elle a travaillé pour la Nasa à Houston. Education protestante, père et grand-père ingénieur. Elle se rêvait archéologue, elle sera géologue, s’intéressera à l’astrobiologie. Frances est pluridisciplinaire et surtout, insatiable.
“Etre scientifique, c’est quelque chose qui est dans le coeur. Je travaille tout le temps. Après la nuit, je me réveille avec des idées, des hypothèses.” Son mari qui désespère qu’elle prenne sa retraite ? Frances sourit, car elle se sent incapable d’arrêter. Chercheuse pour la vie. “Ca peut paraître triste”, mais c’est elle jusqu’au bout. Pourtant, il a fallu qu’elle se batte pour en arriver là. “La misogynie dans le milieu était prévalent (années 80-90). J’en ai encaissé tellement. Mais je n’ai jamais renoncé.”
Mars arrive dans sa vie en même temps qu’elle débarque à Orléans et avec l’histoire des roches. “Les roches sont les livres d’histoires de la Terre et moi j’arrive à les lire. Elles me parlent. C’est un travail de détective.” Alors imaginez, quand on lui propose de travailler sur le projet ExoMars (l’envoi d’un Rover qui permettra de perforer le sol de Mars plus en profondeur), elle ne peut qu’acquiescer, elle qui rêvait, plus jeune, d’être la première géologue à aller sur Mars. Un aller sans retour à une condition : “Une caisse de vin !” Mais le temps a passé, Frances n’ira pas sur Mars mais elle continue de travailler sur le projet qui a connu nombre de rebondissements. La Nasa a lâché l’affaire, la Russie la reprise, puis la guerre en Ukraine est passée, et le projet est reparti à zéro avec le retour des Américains. Mais Frances est toujours là. “Parce que j’adore mon métier !”
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