Depuis la proclamation de la loi Guigou en 1998, le suivi socio-judiciaire est largement appliqué pour répondre à un devoir de soin, prévenir la récidive et favoriser la réinsertion des condamnés pour violences sexuelles. Comment est pensée la stratégie de ces soins psychologiques et psychiatriques ? Quels sont leurs objectifs et leurs résultats ?
Cadrer les soins
La loi Guigou du 17 juin 1998 a institué un cadre légal spécifique pour le suivi des auteurs de violences sexuelles après leur sortie de prison et met en avant l’importance du soin dans la prévention de la récidive. Gaëlle Saint-Jalmes, psychologue et sexologue, explique : “Cette loi […] brings together the question of both victims and perpetrators. All these researchers realized that the question of care was fundamental to preventing recidivism.” This monitoring, imposed by the courts, aims to socially reintegrate these individuals while subjecting them to restrictions and compulsory care: “They must find work, compensate their victims, and in this context, there is the treatment injunction, therefore criminally ordered treatment for the perpetrators.” This process generally begins in prison, but continues once they are released, and it is crucial to assess their understanding of the crimes committed: “We evaluate them, we analyze the place given to the victim in their speech.”
Une violence liée au passé ?
Un des obstacles majeurs dans l’accompagnement de ces criminels est le déni, qui est souvent une première réaction face à l’obligation de soins. Saint-Jalmes souligne : “Ils ne sont pas spontanément favorables à l’idée de rencontrer le milieu psychiatrique. Ils le disent d’emblée, nous ne sommes pas fous, parce que finalement, c’est le secteur psychiatrique qui les prend en charge.” Ce déni peut masquer une souffrance profonde liée à des traumatismes précoces, courants chez ces individus : “Les passages à l’acte sont là pour venir masquer des souffrances irréprésentables . Parmi la population délinquentielle, les auteurs de violences sexuelles sont ceux qui ont été le plus confrontés à des traumatismes précoces.” L’objectif est de les amener à comprendre leur comportement, malgré leur tendance à minimiser leurs actes : “Le premier des réflexes va être le déni, la banalisation, la minimisation de leurs actes.”
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L’apport des traitements médicamenteux
Le suivi des auteurs repose sur une combinaison de thérapies individuelles et de groupe, parfois accompagnées de traitements médicamenteux. “Les traitements hormonaux sont des traitements lourds, on ne peut pas les prescrire sans le consentement du patient.” Cependant, ces traitements ne suffisent pas à eux seuls, car “Ils agissent sur la libido, mais pour autant la fantasmatique reste présente. D’où l’intérêt de poursuivre des thérapies avec eux.” En parallèle, les thérapeutes collaborent avec les conseillers pénitentiaires pour évaluer la dangerosité des patients, même si ce n’est pas leur fonction première : “Néanmoins, la question de la dangerosité se pose. […] We communicate with the CEPIPs who follow them from a legal point of view.”