Vulgarity in politics

Vulgarity in politics
Vulgarity in politics

On voit qu’un chef d’État est en fin de règne au fait que chaque jour il y a des papiers qui sortent sur lui dans la presse. Là, Macron, c’est open-bar : il est moins respecté que les feux rouges de la part des cyclistes. Hier, mes fans le savent, j’ai parlé d’un article du Monde qui évoquait quasiment sa disparition dans les ténèbres. Ils en sont à se demander si Macron a réellement existé. Et hier, le Nouvel Obs a sorti une enquête sur sa conseillère presse, Anastasia Colosimo, à ne pas confondre avec Colissimo : ça, ce sont les gens qui passent chez toi à 10h20 alors que sur le site tu avais sélectionné le créneau de livraison « 16-18h ».

Déjà, le Nouvel Obs dit de Mme Colosimo que c’est une amie proche de Sarah Knafo, qui, elle, est l’une des deux membres qui restent dans le parti d’Éric Zemmour. L’autre, c’est Éric Zemmour. Donc, OK, elle a des amis à droite de la droite. Mais enfin, Macron lui-même n’a pas un gros passé de gauchiste : Blum, je suis sûr qu’il pense que c’est un Pokémon, les copains de Blim et Blam. Par contre, ce que révèle l’article, c’est que Mme Colosimo, dont le job est d’interagir avec les journalistes, le fait mais avec une vigueur extrême. Elle est très cash. L’Obs publie certains de ses messages, c’est la première fois que je rougis devant un article.

Déjà, elle menace : « Je vais te faire regretter d’être né », écrit-elle à quelqu’un. Ça ressemble aux SMS de Rachida Dati qui étaient sortis. À Gabriel Attal, le mini-Macron au CV express — il a été ministre de l’Éducation cinq mois et Premier ministre sept. C’est le seul politique à passer par Adecco pour ses missions. Dati avait envoyé un texto disant que son chien, elle allait le transformer en kebab. En fait, Macron, ça doit être pour les quotas handicapés : il ne prend que des personnes qui ont la Tourette. L’ambiance dans l’équipe, ça doit être sympa : « Salut connard », « Salut, va te faire foutre. »

Autre message d’Anastasia Colosimo : elle écrit à quelqu’un « Tu fais de la merde et tu pisses autour », ce qui est une technique au départ canine. Apparemment, les journalistes font ça aussi. Je comprends pourquoi Leïla Kaddour, quand je lui demande comment ça se passe au JT de 2, n’a pas envie de me répondre. Il y a aussi ce beau message : « Vas-y, sors ton info de merde, et paluche-toi devant votre bandeau télé. » Ce qui est risqué : parce que si on fait ça sur une info concernant le foot, ça va. Mais ça veut dire qu’on peut jouir sur l’annonce d’un accident d’avion ayant fait 280 morts. Après, allez expliquer au psychologue la raison de votre malaise. Si, en plus, sur le bandeau il y a une faute d’orthographe, vous vous dites : « Avoir eu 18 en français toute ma scolarité et finir comme ça, c’est nul. »

Autre message, ce charmant : « Vous avez fait une tournante, un bukkake contre moi. » Je n’expliquerai pas ce que c’est, mais disons qu’il faut des lingettes, voire des parachutes recouverts de gel hydroalcoolique. Et Anastasia poursuit : « Faut faire gaffe, mi-russe, mi-italienne, je suis folle. » Ça, c’est le problème du métissage : elle aurait dû demander à Sarah Knafo. Et puis il y a ce SMS, dont le Nouvel Obs a fait son titre. Mme Colosimo écrit à un de ses contacts : « Tu dois avoir une grosse queue d’homme courageux. J’aimerais bien la voir, la sentir, la toucher. » Ça passe parce que c’est une femme. Tu inverses le truc, c’est un #MeToo de 122 ans qui t’attend. La fois où TF1 m’a payé pour faire tomber Nagui, que je suis venu devant lui proposer un pouet-pouet camion en caméra cachée, il y avait Edwy Plenel et le patron de la fédération nationale des vaches landaises qui étaient en live à attendre sa chute. Bon, bah je sais qu’un doigt sur moi, il était mort.

Et là, quand même, le Nouvel Obs s’est demandé comment Macron prenait tout ça. Parce que si la presse le sait, le président le sait. Et, en fait, il est OK. Le fait que sa conseillère s’exprime comme Tabatha Cash en 1994, ça va. Il dit que sa vulgarité serait du second degré. D’accord. Et le fait qu’une femme appartenant au cercle le plus proche du pouvoir menace de manière directe des journalistes, on est à quel degré ? C’est pour un ami qui a un thermostat à blagues. Si ça se trouve, Xi Jinping, le président chinois, est un immense déconneur. C’est pour ça que la presse locale est muselée. Et nous, on pense qu’il est méchant.

Mais Macron va plus loin. D’après lui, les propos orduriers de Mme Colosimo permettraient de renverser la misogynie du monde politique. C’est de la psychologie de comptoir, Freud pour les gros nuls. Mais ça, pourquoi pas. La politique, c’est le milieu le plus vulgos, le plus sexiste qui soit. On se souvient que quand Ségolène Royal, la célèbre intermittente du spectacle, s’était présentée à la présidentielle, Laurent Fabius avait dit : « Qui va garder les enfants ? » Et ça n’était pas au IXe siècle comme on l’imagine. Fabius n’est pas un gueux défoncé à la gnole de châtaigne. C’était en 2005. Même Dominique de Villepin, le Qatari déguisé en poète à la con, qui est l’homme le plus classieux de ce pays — il a le cheveu lustré comme le bichon de ma tante —, Villepin un jour a dit : « La France a envie qu’on la prenne. Ça la démange dans le bassin. » Propos rapporté par Franz-Olivier Giesbert. Après, si on se met à croire tout ce que raconte Giesbert. Mais c’est pour vous donner une idée de l’ambiance.

La suite à écouter et à découvrir en vidéo…

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