In Paris, middle school students between enthusiasm and anxiety for the start of the school year

L’air de la rentrée des classes flotte dans les rues de Paris. Parents et écoliers cheminent main dans la main. Les cartables bariolés se balancent sur les trottoirs. Un brouhaha joyeux s’élève devant l’entrée des écoles. Peu d’établissements sont concernés par l’expérimentation du port de l’uniforme – une centaine d’écoles – et de l’interdiction du téléphone portable – 200 collèges. À l’entrée des établissements du VIIIe et IXe arrondissement de la capitale, l’idée est globalement bien accueillie. Mais les élèves ont bien d’autres préoccupations.

«J’ai peur de me perdre dans les couloirs», confie Albe, dix ans. Le collège public Octave Gréard, où elle fait son entrée en 6e à 9 heures, lui paraît bien grand. Cette année, la petite fille aura un emploi du temps un peu particulier : cours le matin ; conservatoire en chant l’après-midi. Un double cursus mis en place pour environ 30% des élèves de cet établissement. Dès 8 heures et demie, une foule s’est massée rue du Général Foy, dans le VIIIe arrondissement de Paris. On rigole. On crie. On se salue. Les nouveaux, ou les plus timides, attendent un peu à l’écart, l’air anxieux.

«Ça fait des semaines qu’il parle de retrouver ses copains»

Paul, onze ans, découvre sa nouvelle école. Le garçon avoue être «un peu stressé». «Ben j’connais personne», souffle-t-il. Sa maman, Sophie, est légèrement nerveuse, elle aussi. «La 6e, c’est la rentrée dont on se souvient, alors on s’identifie», explique-t-elle. «Moi non plus je ne connaissais personne en arrivant, murmure-t-elle à son fils pour le rassurer. Tout s’était très bien passé !»

Émerentienne et Léandre sont venus chacun avec leur grande sœur, Colombe et Siloé. Pour le grand pas du collège, Émerentienne était contente d’avoir son aînée. Léandre, en revanche, n’a pas beaucoup apprécié la présence de Siloé. Cette dernière, du reste, était surtout venue pour retrouver Colombe. Pour les deux collégiennes, la rentrée en 3e n’a lieu que demain. «Bonne journée, crie le directeur, Monsieur Caron, à l’adresse des parents en fermant le portail. Réunion d’accueil jeudi soir !»

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Paul, onze ans et sa maman Sophie devant le collège Octave Gréard, à Paris, le lundi 2 septembre 2024.Eloi PASSOT / Le Figaro

À deux rues de là, au pied de l’Église Saint-Augustin, des petits garçons aux sacs plus large qu’eux se précipitent, surexcités de se retrouver après de si longues vacances. C’est la rentrée des CE2 à l’école privée Fénelon Sainte Marie. «Ça fait des semaines qu’il parle de retrouver ses copains» souffle le papa de Gabriel, l’un des garçons du groupe.

Priscilla embrasse son petit garçon Raphaël. Celui-ci disparaît dans la marée des cartables qui se bousculent à l’entrée de la rue de la Bienfaisance. Paul, son grand frère, fera sa rentrée en 4e plus tard dans la journée. Fénelon ne participe pas à l’expérimentation du port de l’uniforme. Mais l’année dernière, Paul a passé un semestre dans une école en Angleterre. L’adolescent a donc son avis sur la question. «Ça m’avait beaucoup plu», affirme-t-il. «C’est quand même un petit budget, mais c’est bien oui», abonde sa maman.

Un téléphone qui ne doit pas être visible 

Pour le téléphone portable, les règles sont déjà strictes dans cet établissement à l’ancienne. «Ils nous ont bien précisé que le téléphone n’était pas obligatoire et qu’il ne devait pas être visible s’il y en avait un», explique Priscilla. En ce qui la concerne, la mère de famille a décidé de ne pas donner de téléphone à Paul pour le moment. Mais l’idée d’installer des casiers à l’entrée où déposer les mobiles en entrant ne la rebute pas, bien au contraire.

Priscilla et son fils Paul, 13 ans. Paul va faire son entrée en 4e à Fénelon Sainte-Marie. L’année dernière, il a porté l’uniforme pendant un semestre dans une école en Angleterre. L’idée ne lui déplaît pas.Eloi PASSOT / Le Figaro

Devant le lycée public Condorcet, rue d’Amsterdam (IXe arrondissement), le proviseur, Monsieur Meunier, est plus sceptique. L’idée ne lui déplaît pas. C’est la mise en œuvre qui lui semble complexe. «Où voulez-vous mettre autant de casiers ?», interroge-t-il. «La cour d’entrée est classée et la cour de récréation ne s’y prête pas.». Devant l’entrée du collège, Audrey se préoccupe assez peu de ces nouvelles expérimentations. Uniforme ? Interdiction du téléphone ? Peu lui importe… Son fils Augustin entre en 5e dans ce nouvel établissement. Avec sa mère, il attend l’arrivée de son copain Amaury, nouveau lui aussi, pour pénétrer dans l’enceinte du collège. À deux, c’est toujours plus facile de sauter à deux dans le grand bain.

Augustin finit par entrer. Amaury arrive quelques minutes après. «Il est détendu lui», sourit Audrey. «Dépêche-toi, Augustin t’attend à l’intérieur.» L’adolescent s’engouffre dans l’entrée. C’est déjà l’appel. Les noms résonnent solennellement dans la grande cour. Quand il entend son nom, chaque élève grimpe silencieusement le grand escalier qui conduit à l’intérieur du bâtiment et à sa classe. On ne plaisante pas avec la discipline à Condorcet. «Autant prendre en main les élèves dès leur arrivée», confie Monsieur Meunier. L’année ne fait que commencer !

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Quand il entend son nom, chaque élève grimpe silencieusement le grand escalier qui conduit à l’intérieur du bâtiment et à sa classe, au collège Condorcet à Paris.Eloi PASSOT / Le Figaro
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