DayFR Euro

Guadeloupe: after 50 years of existence, the Crous de Fouillole university residence is getting a makeover

Avec ses 13 étages et ses 150 logements, la tour du Crous de Fouillole est la plus grande mais aussi la plus ancienne de Guadeloupe. Elle a en effet été construite il y a cinquante ans. Si bien qu’avec le temps, et surtout les conditions climatiques – comme la chaleur, l’humidité et l’air marin chargé en sel -, elle s’est fortement dégradée. Que ce soit au niveau des façades extérieures ou des chambres. Dans certaines d’entre elles, la peinture est écaillée et on peut voir de la rouille au niveau des sanitaires. À cela s’ajoute les pannes fréquentes des deux ascenseurs, qui lors de notre venue ne fonctionnaient pas. Nous avons donc dû monter les différents étages à pied, ce qui est fréquent ici. Comme nous l’explique Mehdi, qui est en première année d’informatique : “Oui, l’ascenseur est toujours en panne. Il fonctionne une fois tous les mois. Et c’est dangereux de monter dedans parce que l’on peut rester coincé. Et si on vit au 13e étage, c’est lourd et compliqué pour ses courses.

Dans ces conditions, certains étudiants ont fait le choix de quitter la résidence du Crous. À l’image de Sepina, qui est en deuxième année de droit. La jeune femme, boursière et qui vient de Guyane, a préféré louer un studio chez un particulier. Même si son loyer est désormais deux fois plus cher : “Je n’aimais pas trop les conditions de vie au Crous. Surtout qu’il y a énormément de coupures d’eau. Cela veut dire que c’est très très très dur pour les étudiants. L’an dernier, nous avons eu jusqu’à deux semaines sans eau. Et l’administration n’avait rien prévu pour nous. Et ne pas avoir d’eau me sous-alimentait, avec en plus la pression scolaire. Je n’étais pas à l’aise.”

La tour du CROUS de Fouillole, en Guadeloupe.
– Centre national des œuvres universitaires et scolaires

Face à l’urgence de la situation, la direction du Crous Antilles Guyane devrait bénéficier d’une hausse de son budget de 17%. Ce qu’a confirmé Bénédicte Durand, la présidente du Cnous, le Centre national des œuvres universitaires et scolaires lors de sa visite en Guyane et aux Antilles qui s’est achevée hier en Guadeloupe.

Ces nouveaux moyens financiers vont permettre de lancer un vaste plan de réhabilitation de la Tour. À commencer par les ascenseurs qui seront changés dès l’année prochaine Ainsi que l’installation de citernes d’eau pour faire face aux nombreuses coupures, fréquentes en Guadeloupe à cause de la vétusté du réseau sur l’île. Suivra également le renouvellement des chambres qui seront intégralement refaites et surtout plus grandes, souligne Willy Samé, le directeur du patrimoine immobilier du Crous Antilles Guyane : “Nous avons prévu de faire une réhabilitation de la tour. Avec une augmentation de la surface des logements : passer de 9 m2 à plus de 9m2. Nous prévoyons donc de faire deux chambres sur la surface de trois actuellement. Cela permettra des chambres plus grandes avec des espaces plus adaptés aux besoins des étudiants. De façon à permettre des ventilations plus adéquates. Sachant que dans les logements, les étudiants n’ont pas de climatisation, on se base uniquement sur la ventilation naturelle des locaux.

Pour autant, malgré ces annonces, les syndicats étudiants ne sont pas forcément rassurés. En effet, en raison du contexte politique actuel, avec la chute du gouvernement Barnier, ils craignent que le ou la prochaine ministre de l’Enseignement supérieur décide tout compte fait de ne pas valider la hausse du budget promise pour le Crous Antilles Guyane. Comme l’explique Yaovi Tabiou, le porte-parole de l’UNEF : “Les étudiants ne demandent qu’une chose : des conditions de vie qui leur permettent de pouvoir se concentrer sur leurs études. De pouvoir rentrer chez eux dans un cadre où, un minimum, ils pourront se sentir chez eux à la fin d’une journée épuisante, au sortir d’examens, de cours magistraux qui ont duré peut-être huit heures. Et pouvoir ainsi travailler, se reposer, manger et continuer leurs études.”

Pour les étudiants guadeloupéens, l’autre source de préoccupation reste effectivement la vie chère. Car, en moyenne, les prix des denrées alimentaires y sont 16% plus élevés qu’en métropole.

-

Related News :