Vous nous parlez d’une taxe…
Une taxe locale qui triple dans l’agglomération du Puy-en-Velay, et qui désespère ces patrons que l’Eveil de la Haute-Loire rencontre, assommés par les nouveaux barèmes de la Cotisation foncière des entreprises, que les élus avaient voté au printemps 2023, un cabinet de conseil le leur avait conseillé, trouvant que les boites allaient bien et ne payaient pas assez et l’agglo pouvait récupérer 900.000 euros de recettes dès 2024…
C’est maintenant. On n’avait pas fait attention avant, on n’avait pas été prévenu, l’échéance est le 15 décembre et il reste la parole que l’on livre au journal…
«C’est comme si le président de l’Agglomération et ses élus ouvraient le tiroir-caisse de mon restaurant en fin de journée” dit Pascale Suc du restaurant “Entrez les artistes”.
“Je l’ai en travers de la gorge, dit Damien Bachelard d’Alternatif shop. Pour mon magasin du Pertuis, ma CFE est passée de 540 euros à 1.850 euros ! Au Puy, elle a été multipliée par deux, de 1.000 à 2.000 euros ! Et je viens d’ouvrir un point de vente à Brives-Charensac, je vais payer trois fois ! Je viens d’embaucher un jeune en CDI, ça va être plus dur Entre la taxe financière, le loyer, les impôts sur le résultat net, les charges qui augmentent.. »
“Soit je mets la clé sous la porte, soit je me sépare de ma salariée”, dit Aurélie Liogier, de la maison de thé Agapi.
« J’ai budgétisé 390 euros pour 2024 On me demande 928 euros , dit la patronne d’un centre de formation… Si les deux accords de prise en charge de formation que j’attends sont validés, mon chiffre d’affaires aura progressé de 1,84 %. Ca ne couvre pas l’augmentation de ma CFE ! Je ne pourrai pas me verser la totalité de mon salaire en décembre : au lieu de 1.500 euros, je me ferai 500 euros, c’est moins que le RSA…”
Et ainsi de chiffres et de rancoeur ainsi je comprends la vie de ceux qui entreprennent…
Et la colère du Puy me vient en écho du dossier de la Montagne titré “le plus grand plan social de France”, qui parle des PME et TPE qui tombent dans la crise, déchirures sans fin que les Auchan, Michelin, Valeo, ne doivent pas masquer
Le jour où le tribunal de commerce de Clermont-Ferrand a liquidé son entreprise de resto rapide en livraison, François Gayraux était incapable de parler devant le tribunal, lessivé par trois ans d’angoisse… « Ce jour-là, j’aurais eu une corde et un arbre, je me pendais. » dit il sans sourire, lui qui ne s’est pas pendu mais mais qui a trouvé un travail dans la boulangerie pour donner l’exemple à son fils de 17 ans… Et qui a contacté ensuite une association 60000 rebonds, qiui accompagne les entrepreneurs tombés… Il a recréé une boite, il donne à son tour des conseils aux autres…
Et ainsi dans chaque faillite, vous trouverez votre lot de courages… Combien d’histoire nous attendent dans cette carte que Le Courrier picard publie, où je lis des boites frappées ou menacées en Picardie… Lu Belin qui ferme à Chateau-Thierry, soixante-et-un emplois supprimés, Weylchem Lamotte à Trosly-Breuil, cent un licenciements, Cottinet à Ailly-sur-Noye, six licenciements… Quelle est l’épaisseur de souffrance derrière de chiffre, six licenciements?
A Maizières-la Grande Paroisse me dit l’Est-Eclair, l’usine Atlantem va fermer qui fabrique des éléments en plastique pour la construction, et trente-six salariés se demandent s’il faut accepter les mutations que l’on propose, mais c’est loin Annecy, Marseille, les dirigeants ont mis en place une cellule d’écoute psychologique, et font aussi patrouiller des vigiles le soir au cas où…
On parle aussi d’Instagram…
Aimable réseau social où l’on se montre à son avantage, des entreprises aussi qui créent de la valeur à partir de leur réputation… Oui mais parfois, on ne sait pas pourquoi votre compte est suspendu, et puis désactivé… Et les Echos, alliés à un podcast nommé Silicon Carne, m’apprennent que sur « Insta » sévissent des pirates organisés qui font profession-vocation de signaler des comptes pour qu’on les suspende…
Et sévissent aussi des entrepreneurs qui se font fort de faire rétablir votre compte moyennant finances, 100.000 followers, 5000 dollars, plus de 500.000, 10.000 dollars, il y a aussi des tarifs en euro, et on eut payer en crypto ou en liquide et ces entrepreneurs plus ou moins folkloriques, ont des contacts à l’Iintérieur d’Instagram et de sa maison mère Meta, alias Facebook…
Ces aventures nous viennent grinçantes dans nos tragédies…
Quand le Figaro nous raconte des manoeuvres navales chinoises qui entourent Taiwan d’un mur de bateaux de guerre…
Quand Sud Ouest me décrit la stratégie de l’armée russe en Ukraine, qui envoie des soldats par poignées, trois, cinq hommes, creuser des trous au contact des ukrainiens, et s’ils survivent, d’autres les rejoindront pour grignoter l’ennemi, et la Russie se moque, lis-je de perdre 100 personnes pour conquérir un carré d’arbres, et je lis le nom de la stratégie russe, « le hachoir à viande »… Comment oublier ces mots…
Et comment oublier cette homme que je lis sur le site du Monde, qui raconte les êtres pantelants sortis des prisons syriennes… Khaled Badawi, soldat déserteur et pour cela envoyé dans la torture de Saydnaya en est sorti le corps fracassé et rongé, et l’âme aussi bien, flottant « entre le monde des morts et celui des vivants », ne parlant plus de manière cohérente. Et pourtant sur son lit d’hopital on l’entoure, on l’interpelle, portables à la main montrant les photos d’autres prisonniers disparus. « Tu as vu mes fils ? Bassem et Ahmed Alala », crie un homme à Khaled qui ne sait plus son propre nom…
Et on parle enfin d’un regard…
Le regard lumineux de Catherine Courbot, “qui domine tout le reste”, lui dit ma consoeur de la Voix du Nord Patricia Noel, parce que c’est vrai et pour la consoler aussi car elle déteste son nez Catherine, son nez incomplet, légèrement amputé, comme ont été amputés aussi ses deux pieds ses deux mains, il fallait cela pour qu’elle vive…
Catherine au printemps dernier a été atteinte par une bactérie aussi atroce que rare, 400 cas dans de le monde depuis 1976, que l’on appelle « mangeuse de chair », qui ronge ses victimes en les attaquants par les extrémités de leur corps… Catherine, venue de Boulogne, vivait en Italie dans un HLM de Brindisi, sa fille Alexa avait alerté le journal qui depuis les accompagne… La Voix du Nord a raconté l’hopital italien puis le retour en avion médicalisé en France où Catherine voulait mourir, mais elle n’est pas morte…
A l’hopital Duchenne où on l’a amputée on l’appelait « la lionne » tant elle se battait et désormais on la surnomme « la reine » au centre de rééducation de Berck où elle se réapprend, où la Voix du Nord la retrouve… Catherine raconte comment du temps de ses mains elle aimait travailler le bois, tricoter, fabriquer des objets et peindre aussi… Elle repeindra, jure-t-elle, elle a déjà repris un pinceau… Elle apprend ses prothèses, elle joue au ping pong en fauteuil, et dans un restaurant elle a mangé un Welsh, elle en avait tellement envie, de ce croque incunable du Nord au cheddar fondu avec bière et moutarde…
Dans l’Equipe loi de la splendeur granitique des footballeurs de Brest vous verrez la jeune Arwenn dont la joie consistait à jouer au rugby, pilier de l’equipe féminine du Racing 92, et à accompagner aussi des groupes de supporters suivant l’equipe fanion masculine, jusqu’en mai dernier quand un homme dans un déplacement l’a insultée et l’a agressée sexuellement… Elle ne joue plus au rugby, elle a perdu plus de 20 kilos, son groupe de supporters ne l’a pas soutenue, elle a fait condamner son agresseur en justice. Elle est splendide, elle renaitra.