Giulia Foïs est journaliste, et elle a eu très envie de comprendre de l’intérieur ce qu’on vivait, comment on le vivait, quand on sortait de la norme. Le podcast, « Dans la tête de » donne les clés du volant à celles et ceux qui ont quitté les routes bien balisées pour suivre des chemins plus singuliers. Elle en avait marre qu’on parle à leur place et voulait qu’on les entende se raconter, qu’on les laisse exister, sans filtre, sans intermédiaire… aucun.
La première fois qu’elle a rencontré Stanislas Carmont, c’était dans un studio de radio. Astéréotypie, c’est ce groupe de punk rock formé dans un institut médico-éducatif par un éducateur, Christophe Lhuillier. Compositeur et guitariste, il propose aux jeunes autistes des ateliers d’écriture. Quelques années plus tard, le groupe est formé, il est partout, en tournée… il fait même l’Olympia. Stanislas était venu dans En Marge. Il avait raconté son plaisir d’écrire, son plaisir de jouer, ce petit garçon un peu étrange qu’il était, ses huit années d’errance médicale avant qu’on pose le diagnostic : autiste. Ses réponses étaient… inattendues. Fantaisistes, poétiques, lunaires, peut-être lunaires, oui, mais alors étoilées. Et toujours saisissantes.
Giulia Foïs raconte : “On m’a dit : tu aurais dû rappeler régulièrement qu’il était autiste, à l’antenne, pour qu’on comprenne. J’ai dit non. Je ne voulais pas. Parce qu’autiste, le spectre est tellement large, que ça veut tout dire et rien dire. Parce que ça colle une étiquette et qu’on n’est pas des pots de confitures. Parce que, depuis le diagnostic, il s’est passé des choses, dans la vie de Stan. Qu’il est devenu journaliste, au Papotin, et puis comédien, au théâtre de Cristal, troupe qui rassemble des comédiens neuro-atypiques. Qu’au cinéma, il débute. Qu’avec Astéréotypie, un troisième album est sorti, Patami – en playlist France Inter d’ailleurs. Et puis de toutes façons, Stan, vous emmène ailleurs. Où ? On ne sait pas toujours… Pas grave : sur scène, comme au micro, il envoie Le Pacha.”
Dans la playlist de France Inter Listen later
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Son travail de journaliste
Le Papotin est un journal typique qui met en avant le handicap, la différence. C’est un comité de rédaction avec des jeunes en situation de handicap. Ils peuvent s’exprimer, ils peuvent interviewer aussi des gens très connus. Depuis la rencintre avec Stanislas, c’est très médiatisé. Il y a maintenant l’émission du Papotin, de laquelle il fait partie. Cela fait longtemps que Stanislas Carmont participe au projet, ça le passionne de pouvoir interviewer des gens très connus, par exemple Dany Boon.
Il aime aussi écrire des fictions. “J’aime aussi aller sur l’ordinateur, j’écris des scénarios de film, j’invente des scénarios, j’invente des histoires de personnages qui sont amis, qui se soutiennent, enfin plein de scénarios comme ça. Je n’écris pas un film en particulier, même si j’aimerais bien écrire un film. J’aime laisser mon imagination travailler. J’aime quand il y a des idées qui viennent comme ça.”
Capture d’écrans Listen later
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Une passion pour le cinéma et la musique
Après son rôle dans le film à succès Un petit truc en plus, Stanislas nourrit de grandes ambitions pour le cinéma. “Mon rêve, c’est de percer dans le cinéma. J’ai une passion qui est en train de naître, qui évolue en moi”. En parallèle, il fait toujours partie du groupe Astéréotypie, avec lequel il part en tournée à travers la France. Il est content de retrouver tout le monde, de refaire des concerts. La relation avec le public est très importante pour lui.
Il raconte : “Je suis très fier de ce que je fais. Je suis fier d’avoir joué dans un film, de faire des concerts, de pouvoir faire du théâtre. Mais en même temps, être neurotypique, c’est quelque chose qui isole un peu de la société finalement. Je suis triste de ne pas voir beaucoup de copains de mon âge et moi je trouve ça très injuste. Le regard, le mépris des gens parce que je me rends compte que certaines personnes ne me parlent pas normalement ou me parlent comme s’ils voulaient que je les laisse tranquilles. C’est ça que je ressens. J’aimerais bien que les gens s’en foutent du fait que je suis différent.”
Pour lui, on devrait le voir tel qu’il est, avec ses qualités et ses défauts.
-> Pour en savoir pllus, écoutez cet épisode de “Dans la tête de”…
Côté Club Listen later
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ÉQUIPE :
Production : Giulia Foïs
réalisation : Séverine Cassar
Mixage: Juliette Petit et Baptiste Collion
Coordination : Fanny Bohuon